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  • Photo du rédacteurCédric Lachaussée Psy

Comment sortir de la dépression?

Dernière mise à jour : 7 mai 2020

Qu’est-ce que « faire une dépression » ?


      Qui n’a jamais entendu dire de quelqu’un qu’il fait une « petite dépression ».

On dit également des phrases du type « n’en fais pas une dépression ».


      S’il y a une pathologie qui semble être à la mode c’est bien celle-ci.

Selon le CNRS, 1 personne sur 5 fera une dépression au cours de sa vie. Cela fait 20% de la population mondiale ! On ne parle pas ici d’épisode dépressif mineur comme il nous arrive d’en faire. On parle de réelle dépression.


Les symptômes.


     Selon le DSM-5 (une des bibles des maladies psychiatriques) : Le trouble dépressif est caractérisé par la présence de certains symptômes (que je ne vais pas tous reprendre ici) qui sont présents pendant une période d’au moins deux semaines et qui représentent un changement par rapport au fonctionnement antérieur.

      On trouve entre autres symptômes une humeur dépressive ; une perte d’intérêt ou de plaisir ; une perte ou un gain significatif de poids ; des insomnies ou hypersomnies ; une fatigue ou une perte d’énergie presque tous les jours.

Il est important de comprendre que les mouvements émotionnels sont naturels. On ne peut pas les empêcher.


Impact social de la dépression.


     Une maladie « organique » est socialement admise (à part certaines maladies graves évidemment). Les études tendent aujourd’hui à montrer qu’il s’agit également d’une maladie organique. Auparavant, la dépression était plus considérée comme étant une maladie psychique.

      D’ailleurs il faut être attentif au fait que parfois les dépressions sont issues d’autres maladies organiques. Il est toujours important d’aller consulter son médecin avant toute prise en charge en psychothérapie pour être certains qu’il ne s’agit pas d’une comorbidité. C’est-à-dire une maladie qui est une conséquence d’une autre maladie.

      On peut entendre « j’ai eu un rhume la semaine dernière ». C’est admissible par la société. En revanche, il est beaucoup plus rare d’entendre quelqu’un dire : « j’ai fait une dépression, il y a un mois ».

    La société admet moins ce type de maladie, comme s’il y avait quelque chose de contagieux dans le fait de faire une dépression. C’est d’ailleurs amusant de dire que l’on « fait » une dépression.

    En réalité, les gens « subissent » la symptomatologie dépressive. S’il y a bien quelque chose qui ne va pas avec le terme de dépression c’est le verbe « faire ». Les gens qui sont atteints de ce type de pathologie n’ont absolument plus envie de rien « faire ». Ce qui est d’ailleurs une des caractéristiques de la symptomatologie dépressive.

     Il y a une sorte de « double peine » car en plus de souffrir d’une pathologie dépressive, il arrive que l’entourage de la personne dépressive ne le perçoive pas de la même façon. On entend souvent des phrases du type « il faudrait qu’il ou elle se bouge ». Comme si c’était de sa responsabilité. Le problème c’est que dans la dépression, l’envie d’aller de l’avant et de « se bouger », c’est précisément ce qui fait défaut. Il n’y a plus d’envie. Il y a une perte de l’élan vital.


      Si c’était aussi simple que de se donner un coup de pieds au derrière, il n’y aurait plus de psychiatre, ni de psychologue mais des bureaux de spécialistes de coups de pied au derrière. Ça serait tellement plus simple pour tout le monde.

Malheureusement, ça n’est pas aussi simple.

     Il est, dès lors, important de pouvoir aider cette personne à prendre conscience de ses difficultés.

L’entourage peut être une grande source d’aide pour la personne en souffrance.

Parfois, faire une dépression peut être un point de départ pour reconstruire quelque chose. La dépression est très souvent vue comme quelque chose de négatif mais elle peut permettre de remettre au point certaines choses depuis trop longtemps repoussées.


Les causes et les symptômes sont multiples.


      Les causes peuvent être diverses. Des histoires de vie compliquées depuis toujours ; des événements traumatiques passés sous silence qui refont surface après quelques années, un événement traumatique récent que l’on n’arrive pas à dépasser. Il s’agit en général d’évènements que nous allons ruminer encore et encore.

      Les symptômes sont également nombreux. Nous en avons vu quelques-uns mais parmi tous ces symptômes, dites-vous que si vous vous endormez en pensant à quelque chose et qu’au moment du réveil, vous y pensez encore, alors, c’est que vous êtes en train de ruminer. C’est le signe que vous n’arrivez pas à mentaliser une situation problématique. De ce fait, vous y pensez encore et encore.

      La rumination n’est pas, à elle seule, signe de dépression, mais elle en fait partie. D’ailleurs on parle souvent de troubles anxio-dépressifs car l’anxiété vient s’ajouter à la dépression. La rumination montre la difficulté à penser. Il est nécessaire, pour aller de l’avant, de remettre la machine à penser en route.

Comment sortir de la dépression ?


       Une des premières étapes pour se sortir d’une dépression, c’est probablement de se dire que la dépression n’est pas ce qui nous caractérise. La dépression n’est pas un choix de vie.

     Prendre du recul par rapport à cette maladie est nécessaire. Pour cela, il faut réussir à s’en distancier. Personne n’est (au sens de ÊTRE) (ou né, c’est comme on veut) dépressif. La dépression est le symptôme d’un mal être ! En tant que tel, on va le différencier de la personne elle-même. Si on dit d’une personne qu’elle EST dépressive au sens de son être, alors elle se confond avec son symptôme. Elle ne fait plus qu’un avec la maladie. En revanche, si on pense les choses un peu différemment, à savoir que c’est une personne qui présente un symptôme dépressif, dans ce cas, on met le symptôme à part de la personne. Il devient dès lors plus facile de penser pouvoir se débarrasser de cette maladie.


Pourquoi le pas de côté est important ?


      Si la personne EST (au sens de son être) dépressive que se passe-t-il si on fait disparaître le symptôme ? Il y a un risque pour que ce qui constitue la personne elle-même disparaisse car elle est identifiée à son symptôme. Donc, une des premières étapes est de différencier la personne de son symptôme.

Le pas de côté est nécessaire. Pour cela une aide est indispensable. Des techniques de prise en charge ont fait leurs preuves depuis longtemps maintenant.

Présenter une symptomatologie dépressive n’est pas dramatique (même si la personne qui le vit, le vit comme dramatique) mais les conséquences de cette maladie peuvent l’être pour la personne et pour son entourage.

      Des cercles vicieux se mettent rapidement en place. Par exemple, une personne qui présente une symptomatologie dépressive aura moins tendance à avoir des relations sociales. Ce faisant, elle se dira qu’elle ne vaut rien car elle n’a plus d’ami. La réalité va venir confirmer une impression. Elle a l’impression qu’elle n’a pas d’ami donc ne sort plus donc les amis l’invitent moins donc elle sort encore moins etc…. Le cercle vicieux est lancé.


       Il sera parfois nécessaire d’avoir recours aux médicaments. Votre médecin pourra, après un diagnostic, vous prescrire, s’il le juge nécessaire, des anti-dépresseurs. Vous pouvez également consulter un psychiatre ce qui aura l’avantage, en plus de la médication (si elle est nécessaire), de vous offrir un espace de parole.

      La prise de médicaments seule n’est pas toujours suffisante ou efficace. Certains patients sont résistants aux anti-dépresseurs. 30 à 50 % des patients se montrent résistants aux anti-dépresseurs.

      Lorsque cela est couplé avec une psychothérapie, cela fonctionne mieux. Les thérapies cognitives et comportementales ont également de bons résultats. La luminothérapie est parfois utilisée également.

      Il est important qu’il y ait une synergie entre différents acteurs de la santé pour pouvoir sortir d’un trouble dépressif.

Comment prévenir la symptomatologie dépressive ?


Faire des activités physiques. L’activité physique est bonne pour plein de choses de plus en plus d’études le montrent. Cette activité physique permet en plus de se sentir « capable » de faire des choses.


Avoir une alimentation équilibrée. Le lien entre une alimentation équilibrée et une bonne santé est établi depuis longtemps. (par exemple : Lors de dépression certaines personnes vont avoir tendance à se réfugier dans l’alcool pour « oublier » leur quotidien trop douloureux à supporter. Ce faisant elles renforcent leur dépression car l’alcool favorise la symptomatologie dépressive. Un autre cercle vicieux se met alors en place la dépression peut entrainer la consommation d’alcool ce qui favorise la symptomatologie dépressive etc… )


Profiter au maximum de la lumière du jour (les preuves de la luminothérapie ne sont plus à faire). On note également des épisodes dépressifs saisonniers.


On protège son sommeil. Le sommeil est important. S’il n’y a pas de rythme de sommeil stable, le risque de dépression augmente. Il faut également que la durée de sommeil soit suffisante.


On essaie autant que possible d’avoir une vie sociale. On peut faire des activités qui nous sortent du « métro ; boulot ; dodo ». Musique ; danse ; poterie ce que vous voulez, le choix est vaste. Évidemment si vous voulez essayer le char à voile et que vous habitez dans les Alpes ça va être compliqué.


      La dépression n’est pas une fatalité. Être parfois déprimé est normal, l’être tout le temps en revanche ne l’est pas. Il est possible de faire en sorte que la vie soit plus facile à supporter. Il est possible de se faire aider par des professionnels.


     "Si tu es déprimé, tu vis dans le passé. Si tu es anxieux, tu vis dans le futur. Si tu es en paix, tu vis dans le présent." Lao Tseu

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