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  • Photo du rédacteurCédric Lachaussée Psy

La Colère

Dernière mise à jour : 19 mai 2020



  Chez l’enfant, le répertoire de réponses est restreint, certaines de ses compétences sont limitées que ce soit le langage, la motricité, la compréhension. Son cerveau n’est pas encore mature et cela prend du temps. En attendant que cela se fasse, il faut « gérer » ces fameuses colères.

     L’enfant subit un débordement émotionnel. Lorsqu’elles arrivent, il se peut même qu’il soit en colère parce qu’il est en colère.

     Une colère après une frustration est normale. Mais s’il n’arrive pas à gérer ses émotions et qu’il se fait submerger, il faut pouvoir aider cet enfant. Ses propres colères lui font autant peur qu’elles peuvent faire peur aux adultes.

      Si on répond à la colère d’un enfant par une colère de l’adulte, on est en train de dire implicitement à cet enfant que la colère est un moyen de communication. Cela signifie que même les adultes n’arrivent pas à gérer leur colère. Cela n’est pas structurant pour l’enfant.


Comment faire avec un enfant colérique ?

     Un enfant ne naît pas colérique, il le devient. Cela est encourageant car cela signifie qu’il s’agit d’un comportement appris. Il peut donc être remplacer. La colère est la meilleure adaptation qu’un enfant ait réussi à mettre en place pour ne pas s’effondrer psychiquement.

     Ce type de comportement est fonctionnel sur le moment, il peut même être gratifiant  N’a-t-on jamais entendu dire d’un enfant qui fait une terrible colère « qu’il a un caractère bien trempé » et « qu’il ne se laissera pas embêter par les autres » ou « qu’il obtiendra tout ce qu’il veut dans la vie ». On peut noter à ce propos que les colères sont socialement plus admises chez les garçons que chez les filles.

     Sur le long terme, ce type de comportement génère plus de souffrances et d’évictions sociales que de réussites. Il provoque aussi la peur chez les autres. Rien de plus inquiétant que de devoir annoncer une mauvaise nouvelle à un colérique. La colère est intimement liée à la capacité de supporter la frustration.


Comment faire ?

     Il n’y a pas de recette magique sinon ce serait trop facile. En revanche, l’écoute de votre enfant est la meilleure conseillère.

     Si l’adulte reste calme et identifie l’émotion de l’enfant en la nommant, cela aura tendance à le rassurer. Je n’ai pas dit que cela allait le calmer ! Mais le rassurer, c’est déjà un premier pas car l’enfant a besoin de se faire comprendre.

     Si on nomme l’émotion, il va se sentir compris et entendu (souvent en hurlant). Donc son message est passé et c’est cela le plus important.

C’est dans un second temps qu’il faudra reprendre avec lui les raisons de sa colère. Même si les raisons de la crise sont évidentes, on va faire réfléchir l’enfant sur son propre comportement. L’intérêt, c’est qu’il puisse porter un regard critique et constructif sur ce qui s’est passé. L’intérêt n’est pas de le faire culpabiliser, ou de l’accabler après coup.

     Pour cela, on peut mettre au point des comportements à adopter. On peut lui faire ressentir et reconnaître les prémices d’une crise de colère. (On trouve sur internet des exercices qui fonctionnent très bien.) L’enfant apprend à connaitre ses états internes, ce qui est l’étape première avant de tenter de canaliser ses émotions.

     Il y a donc plusieurs approches possibles, on essaie de comprendre avec l’enfant, le pourquoi de la colère. Mais parfois les enfants sont incapables de dire le pourquoi de leur colère. Ils sont en colère et c’est tout ! On peut à ce moment là proposer à l’enfant notre propre interprétation de sa colère avec des phrases du type : « je pense que tu es en colère parce que….. ». Soit on a raison et l’enfant met des mots sur ce qui a provoqué sa colère, soit ce n’est pas ça et cela donne l’opportunité à l’enfant de s’expliquer.

     On peut également, dans les cas où il est difficile à l’enfant d’expliquer le pourquoi de cette colère, ou parce qu’il est trop petit, mettre en place des stratégies de type comportementaliste.

     Ces stratégies sont fonction de ce qui est acceptable pour l’enfant et pour ses parents.


Une chose doit rester inacceptable, c’est la violence. On pense naturellement à la violence que des parents pourraient faire subir à leur enfant. Cette violence est trop évidente.

     Je parle ici de la violence de l’enfant envers ses parents. Un parent n’a pas à taper ses enfants ! Cela est désormais inscrit dans la loi. Mais il n’est pas non plus acceptable qu’un enfant tape ou malmène ses parents.

    Il peut en résulter une grande détresse parentale. Le parent se sent alors incompétent. Dans ces situations, on voit apparaitre certains types de comportements : le parent déprime (il « cède » car ne veut pas faire de mal à son enfant) ou il devient violent (il renvoie physiquement à son enfant la violence qu’il ressent). Il faut éviter à tout prix d’en arriver à ce stade. Si tel est le cas, il faut pouvoir se faire aider. Ce type de situation est beaucoup plus fréquent qu’on ne le pense.

     Si cela est possible il est important de pouvoir passer le relais à l’autre parent. Si vous vous sentez débordés par la violence de votre enfant, il est nécessaire de pouvoir le reconnaitre car ce n’est pas un constat d’échec au contraire. Lorsque vous passez le relais à votre conjoint, vous protégez votre enfant et vous lui montrez qu’il est possible de maîtriser l’impact de la colère.

     Si les colères deviennent trop fréquentes et semblent inexplicables, il peut être utile de consulter un professionnel qui pourra vous aider à comprendre le pourquoi de ces colères.



Pour aider les enfants (et les parents) voici des petits livres bien fait.







Une vidéo magnifique à regarder en famille si vous ne la connaissez pas encore.


Un petit dernier pour les parents.



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